Mon frère, pas « adieu » ni encor « à jamais »,
Mais plutôt « à toujours », en douceur éthérée.
Que le son de ta voix à présent retirée
Me revienne et m’apaise en esprit désormais.
Ton sang passe en mon cœur et mon souffle est le tien
Ta main que je tiens fort est au-delà des vues
Et même si de chair ton être est dépourvu
Tout mon corps à ta vie clame un féru soutien.
Aux heures du printemps donnant au renouveau
Ses fragrances sublimes, ses chatoyants feux
Ton âme, flamme intime, passe loin l’enfeu
De l’étroit souvenir, frêle baliveau.
De toi tout est beauté en instance d’éclore
Ta présence épurée est forte d’un éclat
Qui défait les écueils dont tu étais las
Et fournit aux matins les raisons d’une aurore.
Par delà toute peine et césure brutale
Demeure ton essence, admirable présent
Qui d’un passé ployé détord le cuisant
Et conjure les torts en déni du fatal.
Mon frère, pas « adieu » ni encor « à jamais »,
Mon frère « à toujours », en douceur éthérée.